La grande méprise du GEIPAN 26 novembre 1979

Bonne lecture

Chapitre 1. Corrélations 

Interview temoin-R

Cas Lisette. Interview manuscrite du 12 janvier 1980. Source GEIPAN 

Le saviez-vous ?

Le 26 Novembre 1979, à Cergy-Pontoise, un témoin indépendant (Lisette, une jeune fille de 14 ans) a pu observer un ovni phosphorescent durant de longues minutes juste avant la disparition de Franck Fontaine, au même endroit. Ce témoignage capital a été recueilli par le GEIPAN à l’époque des faits, lors de son enquête. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce témoignage ne semble pas avoir suscité un vif intérêt pour les enquêteurs. Pire : son compte-rendu manuscrit a été en partie tronqué dans le rapport officiel. Par ailleurs, le lendemain de la disparition de Franck Fontaine, une fillette observe un ovni phosphorescent atterrir dans son jardin. Un humanoïde lumineux est présent lors de cette observation. Traces physiques au sol.

Décryptage.

Dessin des enquêteurs lors de l’audition de Lisette. Position relative de l’ovni para rapport au pylône électrique. Présence d’un dôme surmontant le phénomène lumineux.

 

Dessin original du témoin Lisette pensant observer une masse sombre au dessus des lumières phosphorescentes. : « Elle a pensé que ces cercles entouraient un objet et qu’ils étaient surmontés d’une « forme noire », mais elle n’en est pas sûre.»

 

Dessin tronqué du témoin Lisette publié dans le rapport d’enquête du GEIPAN. Le dôme a disparu.

Le cas de la disparition de Franck Fontaine à Cergy-Pontoise par un ovni le matin du 26 novembre 1979 est une affaire classée. Le Geipan, organisme du CNES, a conclu naturellement  à une supercherie.

Le rapport disponible en ligne égrène parfaitement les incohérences testimoniales et souligne la personnalité complexe de jean-Pierre Prévost.

« Les déclarations des témoins se caractérisent donc par une bonne cohérence générale et de multiples incohérences de détails dont certaines au moins paraissent graves. De plus, et très rapidement, Jean-Pierre modifie ses déclarations, multiplie les détails nouveaux qui, soit introduisent des incohérences, soit visent à expliquer des incohérences précédemment constatées. »

Ce rapport est un exemple parfait d’enquête socio-psychologique. Salomon N’Diaye et Jean-Pierre Prévost sont les seuls témoins de la disparition de Franck Fontaine. Si le cas est authentique, il faut alors bien imaginer le traumatisme inhérent à une telle observation.

Les gendarmes arrivant les premiers sur le lieu de la disparition attestent que « Jean-Pierre est surexcité, très nerveux ; il crie, gesticule et pleure. »

Un évènement traumatique comme celui-ci peut engendrer chez un vrai témoin une modification du comportement. Exaltation liée au sentiment d’avoir été « élu », comportement mythomane lié au désir d’apporter des preuves, mégalomanie, paranoïa, etc. Bien qu’il ne croyait pas en l’hypothèse extraterrestre,

Jacques Vallée en avait l’intime conviction : Jean-Pierre Prévost mentait et Franck Fontaine racontait la vérité.

« Je ne crois pas que [Franck] Fontaine ait été enlevé par des extraterrestres. Mais je ne crois pas non plus qu’il ait menti. La disparition de Franck Fontaine est l’un des épisodes les plus troublants de toute l’histoire des OVNI. Mais ce n’est sûrement pas un canular. »

« Autre fait troublant, quand la police est venue sur les lieux, elle a constaté que la voiture était effectivement enveloppée dans un très épais brouillard, fait qui n’est mentionné dans aucun rapport officiel. »

« Lorsque je l’ai rencontré en 1989, Franck m’a assuré qu’il n’avait aucune idée de l’endroit où il avait passé ces sept jours. La troisième contradiction concernait un autre témoignage clé provenant d’un physicien nucléaire français que j’appellerai le Dr Métanel. Il avait pu interroger un policier des Brigades d’Intervention de Nuit, qui était parmi les premiers sur place lorsque la disparition de Franck a été signalée. Comme le lecteur s’en souvient, ce n’est qu’après plusieurs heures que la responsabilité de l’affaire a été transférée à la police. Cet officier a rapporté que lorsque la voiture de patrouille est arrivée sur place, ils ont trouvé la voiture de Franck entourée d’un brouillard très épais. « C’est ce que nous avons trouvé impressionnant », a-t-il ajouté. Il n’y avait pas d’odeur particulière associée à ce brouillard. Cela ne figure ni dans les notes de police ni dans le rapport de gendarmerie. Et le GEPAN n’a fait aucun effort pour interroger les premiers policiers qui étaient sur place seulement une demi-heure après la disparition de Franck. L’ observation du brouillard dense autour de la voiture faite par ce policier est évidente et confirme les déclarations des trois témoins et l’ observation par la jeune fille appelée Lisette dans le rapport du GEPAN. Ayant constaté ces contradictions, nous pouvons commencer à regarder dans une direction complètement nouvelle, à laquelle ni la police, ni le GEPAN, ni les ufologues n’avaient envisagé : était-il possible que l’affaire soit un canular dans lequel les témoins, ou certains des témoins, disais la vérité ? »

Jacques Vallee (p146-147, Revelations, 1991)


Le rapport officiel a donc manifestement occulté le témoignage des gendarmes ayant observé l’épais brouillard entourant le véhicule ainsi que la dimension physique de l’ovni observé par le témoin Lisette.  Observation précise dont la qualité est induite par une durée exceptionnelle : 15 minutes !

« C’était bleu, orange, rouge. C’était très brillant, très phosphorescent. J’ai vu bien distinctement les couleurs, très vives… C’était circulaire. Je n’ai vu que des cercles de plusieurs couleurs, ça se déplaçait lentement et en zig-zag de droite à gauche, de nombreuses fois ».

« Observation de 4h15 à 4h30 (Lisette a regardé sa montre mais ne peut préciser davantage l’heure). Pour le témoin, l’enlèvement se serait passé après qu’elle se soit endormie. Le père confirme que sa fille a parlé de son observation le lundi matin 26 novembre avant d’avoir appris la disparition de Franck Fontaine par la radio. »

Nous avons donc ici un témoignage indépendant et de qualité corroborant la présence d’un ovni observé juste avant la disparition de Franck. Mais cela ne semble pas émouvoir le Geipan qui conclut cet annexe en ces termes :

« Le témoignage de Lisette suggère au moins un modèle physique éventuel : celui d’un phénomène lumineux se déclenchant sur les câbles électriques. En d’autres termes, il pourrait s’agir d’un rayonnement le long des câbles avec diffraction. Toutefois, ce type de phénomène, surtout sur une aussi longue durée, ne figure pas parmi les incidents de fonctionnement « classiques » des lignes à haute tension. De plus, comme nous le verrons plus loin aucun incident n’a été enregistré à la station EDF cette nuit-là».

En conclusion du rapport officiel sur la disparition de Franck Fontaine, le Geipan tombe inévitablement dans la contradiction page 41 : « Nous nous trouvons donc en face d’un cas où, comme nous l’avons vu, aucun indice physique ne vient suggérer l’existence d’un phénomène en rapport avec le discours des témoins ».

Cette contradiction est capitale. 

Nous pouvons donc ici inverser la charge de la preuve et dire que le témoignage de Lisette est corroboré par les témoignages indépendants de Franck, Salomon et Jean-Pierre.

La présence d’un Objet Volant Non Identifié le matin du 26 novembre 1979 à Cergy-Pontoise  entre 4h15 et 4h40 est corrélée définitivement par deux cas indépendants.


Chapitre 2. Phénoménologie

Nous avons établit la présence d’un ovni le matin du 26 Novembre 1979 à Cergy-Pontoise. Il y a cependant une discordance de forme et de couleur. La description de Lisette évoque un dôme « phosphorescent » rouge-orange aux contours bleus alors que l’objet observé par nos trois amis est comme un cigare lumineux « blanc opaque » se transformant en une sphère de brouillard :

L’ objet « pareil à un épais brouillard auréolant une rampe de néon blanc opaque » (cf. Jean-Pierre),  

Ce « Faisceau n’éclairait absolument pas le paysage » (cf. livre de Jimmy Guieu).

« Comme un cigare lumineux blanc opaque » « Contours très nets et distincts, sans dégradé, hormis sa partie arrière qui donnait l’impression de se dissiper dans l’air, »  (cf. Salomon)

« L’ objet est descendu en oblique puis j’ai vu une petite boule dans le champs. La voiture s’est arrêté et elle est venu sur le capot et je me suis retrouvé dans le brouillard. » (cf. interview TV de Franck).

« Il y avait des petites boules lumineuses autour de la sphère de brouillard » (Cf. Jean-Pierre).

« Un objet lumineux blanc opaque n’éclairant pas le paysage »… phosphorescent ne serait-il pas le bon mot ?

Parfois les témoins, comme nous allons le voir maintenant ne trouvent pas les bons termes pour décrire un phénomène. 

Une autre enquête du Geipan, de qualité, amène notre étude sur un terrain extraordinaire : une rencontre rapprochée du troisième type. Ce cas est exceptionnel car il a lieu le lendemain de la disparition de Franck Fontaine. Le 27 novembre 1979 à 17h15, à Montalieu-Vercieu, à côté de l’Etang de Tabouret, la petite Rosine observe un ovni phosphorescent blanc en phase d’atterrissage en oblique puis voit un humanoïde lumineux. La gendarmerie trouvera des traces physiques au sol à l’endroit supposé de l’atterrissage.

 

Forme précise de l’ovni observé par Rosine le lendemain de la disparition de Franck Fontaine. Choix effectué sur un échantillon de 10 formes différentes.
Dessin du témoin Rosine. L’ovni est blanc phosphorescent avec des lampes rouges et blanches sur le contour. L’humanoide est totalement lumineux avec une tenue complète évoquant pour rosine une salopette. Elle hésite sur la présence d’un casque mais dessine une sorte de cagoule balaclava.

Nous allons énumérer ci-dessous les coincidences avec les évènements de la veille à Cergy-Pontoise.

  • Coincidence n°1 : Présence de lignes à haute tension dans les deux cas
  • Coincidence n°2 : Phosphorescence de l’objet dans les deux cas

La voisine « Lucille parle également d’une lueur qui n’éblouissait pas dont elle hésite à qualifier la couleur. « J’ai également aperçu une lueur blanchâtre à l’endroit indiqué par  Rosine. »  « ça brillait mais ça n’éblouissait pas » « Ce n’est pas une couleur. Cela n’a rien à voir avec une couleur ni d’une lampe ni d’un projecteur. Le mot exact qui définit la chose c’est : phosphorescent« .

  • Coincidence n°3 : Atterrissage sur un axe oblique dans les deux cas

« La chose volait légèrement en oblique, c’est à dire qu’elle descendait vers la terre » (rapport Geipan)

Rosine, Lisette et nos trois amis auraient-ils donc vu le même ovni ?

L’ ovni de Rosine et Lisette avec son dôme évoque la classique « soucoupe » en forme de cloche. Cela ne semble pas compatible avec la forme de « cigare ». Cette différence de forme peut toutefois être liée à la perspective. Deux témoins décrivant le même objet depuis un axe latéral et frontal peuvent très bien le voir oblongue pour l’un et sphérique pour l’autre. Le rapport du Geipan pour le cas ovni à Saint-Lys le 23 juillet 1979 en est une parfaite démonstration. Ce cas avec multiple témoins, 4 mois avant le cas Cergy-Pontoise, est très instructif.

« L’objet avait vraiment la forme d’un cigare. Et il se tenait immobile à l’horizontale. Il était tout blanc et extrêmement lumineux (…) et notre vision était très nette. Un moment donné il a commencé à se déplacer, très lentement, toujours à l’horizontale, pour venir se placer dans l’axe du poteau électrique (voir notre photo). Et là un halo éclatant s’est formé, et l’objet s’est mis à tournoyer sur lui-même, à tourner comme une toupie ! Et il s’est enfui vers… » C’est au moment où l’ovni a entamé sa rotation que la jeune fille a pu constater que la forme générale n’était pas celle d’un cigare, comme elle l’avait vu dans un premier temps, mais bien celle d’une soucoupe, qui fendait l’espace à toute vitesse dans le plus grand silence… L’ observation a duré de 5 à 6 minutes… quatre personnes sont là pour en témoigner.

Le témoin précise dans le procès-verbal de gendarmerie que l’objet était de couleur orangée (et non blanc comme précisé sans doute par erreur dans l’article de presse).

On peut au final émettre ici l’hypothèse suivante : Le « cigare » observé dans le cas de la disparition de Franck Fontaine est une forme induite par l’axe d’observation.


Chapitre 3. Contexte scénaristique

Revenons sur le scénario en question et résumons le en ces quelques mots : « Un ovni kidnappe un homme dans une voiture. Lorsqu’il reprend conscience, il n’a aucun souvenir du temps manquant ». Ce scénario n’est pas très original puisque que l’on pouvait trouver en 1979 dans la littérature ufologique au moins deux histoires identiques : Betty et Barney Hill (USA, 19 septembre 1961), John et Sue Day (Angleterre, 24 octobre 1974).

« Constatant que l’objet semble se rapprocher d’eux, le couple Hill remonte dans la voiture et redémarre en trombe. Un étrange son, décrit par Barney comme un « bip-bip », envahit alors l’habitacle de la voiture. Le même son se répète une deuxième fois et les Hill découvrent qu’ils viennent de parcourir plus de 55 km sans qu’ils en gardent le moindre souvenir. »

« John et Sue remarquent d’abord une lumière bizarre près de la route – un halo ovale, d’un bleu iridescent, comme une grosse étoile. Au sortir d’un virage, les Day se trouvent plongés dans un épais brouillard vert. Toutes les lumières du véhicule s’éteignent d’un coup. Un brouillard glacial pénètre à l’intérieur de l’habitacle qui subit des secousses violentes. Enfin, il s’immobilise. Quand le brouillard disparaît, les Day se trouvent à moins d’un kilomètre plus loin, mais il est une heure du matin. Trois heures se sont effacées de leur mémoire ! »

Nous allons maintenant ci-dessous mettre en contexte le cas de Franck Fontaine avec d’autres cas français contemporain à sa disparition (7 novembre au 4 décembre) ayant un haut degré d’étrangeté.

  • 7 novembre 1979, Mr Laurent en voiture observe un brouillard vert et pense avoir été enlevé dans un ovni. Il ne s’explique pas le temps manquant. Il reçoit un message prédisant qu’un évènement important aura lieu le 26 novembre 1979. Cette prémonition est relatée dans le rapport du Geipan mais aucunement dans le livre de Jimmy Guieu « Contact ovni Cergy-Pontoise » évoquant ce cas.
  • 26 novembre 1979, Lisette voit un ovni rouge-orange phosphorescent puis Franck Fontaine voit descendre un « cigare blanc opaque » dans un axe oblique et disparaît dans une sphère de brouillard entourée de boules lumineuses.
  • 27 novembre 1979, Rosine voit atterrir un ovni blanc phosphorescent dans un axe oblique et observe un humanoïde lumineux.
  • 1er décembre 1979, Jean de Vincenzi est poursuivi dans sa voiture par un ovni en forme de boule  variant de couleur : blanc à rouge en passant par le jaune-orange et émettant un bip-bip.

  • 3 décembre 1979, Franck Fontaine réapparait.
  • 4 décembre 1979, Henri Lucas observe un ovni en forme de boule rouge-orange devenant blanc-opaque juste avant que celui-ci fasse disparaître une voiture dans un nuage de fumée. Ses trois enfants (Christophe, 8 ans, Didier, 7 ans et Frédéric, 5 ans) observent eux aussi l’ovni poursuivre un moment leur voiture. Dans le voisinage, Lionel Simon (7 ans) et Marie-Madeleine Bouju (19 ans) observent eux aussi cet ovni.

Les cas de Jean de Vincenzi et Henri Lucas ont été rapporté et étudié par le GEIPAN dont voici la conclusion : méprise avec la lune. Il est assez consternant d’observer que le cas de Henri Lucas ajouté en annexe dans le rapport d’enquête du Geipan sur la disparition de Franck Fontaine n’ait pas été traité à sa juste valeur. Nous avons là un scénario identique se dévoilant sous les yeux d’un témoin dont le témoignage lui-même est corrélé par des témoins indépendants. Il y a par ailleurs sur plusieurs mètres des traces physiques au sol constatés par un journaliste. Enfin et surtout… la déposition d’Henri Lucas faite aux gendarmes dévoile précisément la métamorphose de l’ovni lors de sa phase de « chasse » : une boule de 3 mètres de diamètre dans le champ , de couleur « rouge-orangée »  + déplacement rapide vers le carrefour + changement de couleur en « blanc-opaque » + « nuage de fumée » + disparition de la voiture. Ainsi donc, sous les yeux des enquêteurs du GEIPAN, un témoignage reprend le scénario de Cergy-Pontoise.  Enfin, l’ovni poursuit Henri Lucas et ses enfants dans sa voiture comme dans le cas solide de Jean de Vincenzi deux jours avant (notons ici au passage que le bip-bip entendu par Jean colle au scénario de l’enlèvement en voiture des époux Hill en 1961). 

Forme de soucoupe, forme de cigare… et maintenant forme de grosse boule. Bien que nous ne puissions pas comprendre certaines incohérence entre les différents récits, nous pouvons toutefois constater que c’est bien « des petites boules lumineuses » qui ont été observé autour de « la sphère de brouillard » dans le cas de Cergy-Pontoise. 

Si Henri Lucas avait été le seul acteur de ce récit, nous aurions pu émettre l’hypothèse d’une histoire inventée. Mais cette hypothèse n’est pas valide. Ne l’oublions pas, l’ovni de Mr Lucas a été observé par ses trois enfants et deux témoins indépendants : Lionel Simon et Marie-Madeleine Bouju. Enfin, il y a des marques physiques au sol évoquant une forte chaleur, attestant d’une réalité physique. La lune ne fait pas disparaître des voitures dans des nuages de fumée.

Pour finir ce chapitre, relevons cette extraordinaire coincidence :

La distance précise entre le cas Henri Lucas et Franck Fontaine est de 306 km. La distance précise entre le cas Franck Fontaine et le cas « Aveley Road » est de 305 km. Calculs réalisés avec les endroits précis des lieux d’observation.

Comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, le cas « Aveley Road » est un classique du genre RR4. C’est un cas solide « d’enlèvement » (avec temps manquant) d’une famille en voiture. Ce cas rapporte la présence d’un épais brouillard vert juste avant l’immobilisation de la voiture en pleine route. Cette coincidence de distance ne prouve rien bien entendu.

Ainsi, le contexte scénaristique autour de la disparition de Franck Fontaine ne semble pas avoir été étudié par le GEIPAN. De la prémonition de Mr Laurent à la disparition d’une voiture sous les yeux de Mr Lucas, chaque cas a été étudié sans recul sous le spectre socio-psychologique. Alors qu’il fallait prendre le phénomène dans son ensemble, le Geipan a fait du cas par cas sans recoupement des informations à sa disposition.


OVNI de Sion: de nouveaux témoins

CHATEAUBRIANT. — « Ca me fiche en boule de voir qu’on ne me prend pas au sérieux ». Face au scepticisme (du moins apparent) des gendarmes et d’une partie de la population de Sion-les-Mines à propos de l’apparition d’OVNI avec « enlèvement » mardi soir, M. Henri Lucas, artisan maçon de 37 ans, est en colère, il est sûr d’avoir vu, ce soir-là, à 18 h 20, une voiture entourée d’une boule rouge-orange, 100 m devant lui, puis un nuage monumental de fumée, puis plus rien, sinon l’OVNI qui a rodé dans les environs pendant plus d’une heure.

Toute la journée d’hier, la télévision et la presse nationale ont relaté cette étrange affaire, pendant que le « carrefour de l’extraordinaire », entre Ruffigné et Sion-Les-Mines, est devenu un véritable lieu de pèlerinage. Une chose est certaine: plusieurs faits viennent conforter l’opinion de M. Lucas. Outre le témoignage de ses trois fils, il y a celui du jeune Lionel Simon qui n’entretient pas de relations particulières avec la famille Lucas; ainsi que de nouveaux témoignages indirects. Il y a aussi les fameuses traces « d’herbe brûlée » au carrefour et, à proximité, des débris de verre provenant d’un phare rectangulaire (de Renault ou de Simca probablement). Si les débris de verre peuvent provenir d’un accident antérieur à l’apparition de l’OVNI, par contre, les « traces de brûlé » sont difficilement explicables.

De l’herbe sèche à peine brûlée

Sur une longueur d’environ 14 m, sur le talus longeant le carrefour, à l’angle de la route de Sion et de la route de La Bénestais (direction d’où serait venu la voiture « enlevée »), l’herbe paraît brûlée, sauf sur une portion de 3 m. Cette portion est d’autant plus curieuse qu’elle est évasée vers le sommet du talus: comme si l’ombre du haut de la carrosserie d’une voiture aurait été projetée contre le talus, à l’angle de la route! A défaut de soleil, pourrait-il s’agir d’un OVNI? N’oublions pas que l’OVNI a été décrit par les différents témoins comme particulièrement brillant.

Phénomène encore plus étonnant: l’herbe qui paraît brûlée ne l’est en fait qu’en partie. En effet, c’est surtout la face exposée au carrefour qui est noircie, alors que l’herbe, ces temps-ci, est parfaitement sèche. De plus, on a pu remarquer que ces traces poudreuses noirâtres n’avaient aucune odeur: « Ca ne sent pas le brûlé! » constatent certains curieux. On peut ainsi penser que cet apparent « brûlis » résulterait plutôt d’une très forte chaleur qui aurait imprégné les brins d’herbe les plus secs.

Toujours à ce sujet, les débris de verre sur le bord de la route se situent dans le prolongement de la zone d’herbe « non calcinée », et correspondent au sens de la marche de la soi-disant « Simca » telle que l’a vue M. Lucas.

De nouveaux témoignages

Côté gendarmerie, la compagnie de Châteaubriant et la brigade de Derval ne peuvent actuellement ni infirmer ni affirmer la présence d’un OVNI dans le ciel de Sion-Les-Mines mardi soir. Toutefois le Capitaine Lambert, commandant de la compagnie, nous signalait hier soir le témoignage de plusieurs personnes, tant de Châteaubriant que de Sion-les-Mines, affirmant avoir vu une leueur inhabituelle dans la direction où se seraient déroulés les événements. Et ce, précisément entre 18 h. et 18 h. 30. Notons qu’actuellement le soleil se couche avant cette heure.

Si ces nouveaux témoignages tendraient à accréditer les dires de M. Lucas, de ses enfants et de Lionel Simon, il n’est cependant pas possible de parler de disparition. Officiellement, aucune plainte n’a été déposée en ce sens. Toujours est-il que l’affaire continue à être prise très au sérieux…

Philippe TRUCHON


Affaire Lucas dans le rapport du Geipan (concluant avec une méprise complexe avec la lune).


Jimmy Guieu évoque ce cas dans son livre « Contact ovni à Cergy-Pontoise »

Le mardi 4 décembre 1979 (le lendemain, donc, de la rematérialisation de Franck Fontaine), un événement surprenant et similaire — ô combien — à celui de sa disparition, fut signalé à Sion-les-Mines, près de Châteaubriant, par un artisan maçon, M. Henri Lucas et son fils Christophe (huit ans) demeurant à La Haute-Noé. Voici un extrait de l’article objectif de Philippe Truchon, dans Presse-Océan (Saint-Nazaire) du 6 décembre :

« Mardi, à 18 h 20, il (M. Henri Lucas) revenait du lieu-dit Bénestais lorsque après un détour, à 200 mètres à peine du carrefour de la route de Nuffigné, il aperçut en bordure de ce carrefour, sur la gauche, « une grosse boule orange, sans auréole mais très brillante, posée près du sol ». A 100 mètres devant lui, une voiture, semble-t-il une Simca 1300, arrivait au carrefour. C’est alors que M. Lucas fut témoin d’une scène incroyable. Il explique : « La boule s’est déplacée horizontalement à une vitesse vertigineuse et s’est retrouvée au-dessus de la voiture qui, instantanément, a disparu dans un nuage de fumée monumental. Aussitôt, la boule est revenue à son point initial, à environ 50 mètres de là. Le nuage de fumée a également disparu en quelques secondes, après avoir envahi toute la largeur de la route et s’être élevé beaucoup plus haut que les fils téléphoniques. »

« Affolé, M. Lucas s’empressa de retourner chez lui où il décida trois de ses enfants : Christophe, huit ans, Didier, sept ans et Frédéric, cinq ans, à revenir avec lui à proximité des lieux. Cinq minutes plus tard, ils étaient de retour au carrefour. La boule était toujours là et, dès qu’ils tournèrent pour rejoindre la route de Sion-les-Mines, la boule commença à se déplacer « en traversant le carrefour entre les lignes téléphoniques et les fils de fer barbelés », nous précisa Christophe.

« C’est alors qu’il s’écria : « Papa, la boule nous suit ! » Le père distingua effectivement l’ovni dans son rétroviseur gauche (alors toutefois que, selon ses enfants, il se serait déplacé à leur droite). Il s’ensuivit une petite « course-poursuite » à l’issue de laquelle la boule disparut subitement aux yeux de la famille Lucas.

« Il n’y avait pas d’arbre et elle a disparu comme ça, comme une ampoule qu’on allume et qu’on éteint », précise Christophe. Son père ajoute qu’à ce moment, il tentait d’accélérer dans une légère descente, mais « j’ai senti un léger fléchissement de la voiture, l’accélérateur ne répondait pas pendant une cinquantaine de mètres », dit-il. » (Fin de citation.)

Deux autres témoins, le jeune Lionel Simon, sept ans, demeurant à 300 mètres du carrefour et Mlle Marie-Madeleine Bouju, dix-neuf ans, observèrent à leur tour, à la même heure, les évolutions d’une grosse boule orange dans le même secteur. La jeune fille et sa soeur Colette précisèrent que « la boule grossissait en s’éloignant ».

La gendarmerie parle d’illusion d’optique, de la Lune qui aurait été prise par M. Lucas et ses enfants pour un ovni (sic) et affirme qu’aucune disparition de personnes et de voiture n’a été signalée dans la région. Ce qui ne prouve rien, la Simca 1300 pouvant venir de l’autre bout de la France et être pilotée par une personne seule, sans attache ni famille et dont la disparition (ou l’absence) ne sera constatée que beaucoup plus tard. Ou jamais.

Quoi qu’il en soit, à quelques variantes près, le scénario est le même que pour l’affaire Franck Fontaine, mais, à Sion-les-Mines, c’est la voiture qui a disparu, et pas seulement son occupant !


CONCLUSION

Une prémonition qui se réalise.

La disparition de Franck Fontaine par un ovni sous les yeux de ses amis.

L’apparition d’un ovni et d’un humanoïde le lendemain de la disparition avec traces physiques au sol.

La disparition d’une voiture sous les yeux d’un témoin avec traces physiques au sol le lendemain de la réapparition de Franck Fontaine.

Mais aucune preuve. Juste des témoignages avec une somme de coincidences.

On peut lire sur le web le mépris affiché pour le cas de Cergy-Pontoise. 

« Bien que les témoins aient toujours maintenu leurs témoignages y compris devant le procureur de la République, le GEPAN considère qu’il s’agit là d’une supercherie dont le déroulement discrédite le travail scientifique qu’il essaye de promouvoir. » Site du GEIPAN

En Juin 1983, Jean-Pierre Prévost déclare à plusieurs ufologues que c’est lui qui a tout organisé et que l’affaire de Cergy-Pontoise est entièrement « bidon ». L’information est reprise dans « Le parisien libéré » du 7 Juillet 1983 et par la radio. Bien qu’il puisse être vrai, cet aveux, ne jette pas pour autant le discrédit sur l’observation de l’ovni par Lisette juste avant la disparition de Franck. Bien au contraire… On peut très bien imaginer Jean-Pierre Prévost épuisé par l’ampleur prise par l’affaire et cherchant à clore définitivement les polémiques.

« J’affirme que l’affaire de Cergy-Pontoise est bidon du début à la fin. J’en suis le seul responsable. C’est moi qui ai tout organisé, tout monté. Je peux le prouver. Franck a passé les 8 jours de sa disparition dans l’appartement d’un ami, à Pontoise ; c’est moi qui l’y ai conduit, et c’est moi qui l’ai ramené. Comment peut-on imaginer des extraterrestres venant enlever un guignol ? »

Franck dira « Si c’était à refaire, je raconterais n’importe quoi, sauf la vérité, car elle me vaut trop d’ennuis »

Cela ne pouvait que leur apporter des déboires et ils semblent en être parfaitement conscients, déclarera le commandant de gendarmerie Courcous, qui dirige l’enquête. Et de fait, aucun des 3 témoins n’a de permis de conduire, la vérification de leur comptabilité montre qu’ils vendaient leurs jeans à la moitié du prix qu’ils leur étaient facturés, et aucun n’était en règle avec le fisc.

L’enjeu de cette étude a été d’amener le lecteur à relativiser les conclusions d’une enquête à charge à base de lune et de canulars sans mobile apparent.

De la méprise lunaire au mépris du témoignage, il n’y a qu’un pas.

Quelques mois plus tard, le 8 Mai 1980, une tentative d’enlèvement a lieu à Flixecourt.

Le Geipan, encore une fois, n’effectue aucune étude transversale et conclut à une méprise complexe. Ce jour là pourtant, deux autres cas sont répertoriés. Deux militaires observent un ovni. Le lendemain, un des témoins observe un temps manquant sur sa montre.

N’oublions jamais ici la fuite nocturne de la petite Rosine à travers champ. La peur au ventre, portant son petit frère, perdant sa chaussure, cherchant de l’aide chez ses voisins. Et voulant sauver sa mère d’un éventuel enlèvement.

Dernière page dans le rapport officiel du Geipan consacré à la disparition de Franck Fontaine.