Freddy Chiasson Québec

Bonne lecture

1976, 6 août, Canada, Québec, Parc de la Gaspésie

Freddy Chiasson raconte : « je traversais le Parc de la Gaspésie par un temps de brume épaisse. C’est à ce moment là que c’est produite une chose très curieuse. Un rayon rouge, très lumineux, venant du ciel, a traversé la brume et s’est mise à balayer la route devant l’auto à la même vitesse que nous roulions(…) Il avait des contours bien découpés et son point de chute sur l’asphalte devant nous formait un rond parfait d’une quinzaine de centimètres. (…) La lumière nous a accompagnés sur quelques kilomètres. (…) Puis, soudainement, dans une courbe, ce rayon s’est mis à remonter vers le ciel par sections. De grandes sections quand même. (…) Mais alors que la lumière du rayon était presque complètement disparue, mon plus jeune garçon nous a montré sur le versant d’une montagne à notre gauche, une lueur assez intense. (…) Cette lueur avait vraiment quelque chose de pas naturel : il y avait la brume épaisse, et cette lueur était d’une blancheur insupportable. (…) Elle s’est arrêtée au-dessus de la route, assez loin devant nous puisque j’ai eu le temps de freiner et de m’arrêter. (…) Nous sommes sortis de l’auto. Ma femme s’est plainte d’avoir très mal à la tête. Nous avions de l’aspirine dans l’auto et j’ai été lui en chercher. (…) Nous avons décidé d’aller jusqu’à cet appareil pour voir ce que c’était. Nous avons vite franchi la distance qui nous en séparait. Dès que nous avons été assez près, nous avons été très étonnés d’apercevoir un objet posé sur des pieds. Il avait la forme d’une coquille de pétoncle et il prenait plus que la largeur de la route. (…) une douzaine de mètres de diamètre et cinq mètres de hauteur. La coque très solide m’a paru faite de métal, terne. La lueur semblait provenir de fenêtres carrées comme celles d’un bateau et disposées sur le tour de l’objet. (…) Le silence était impressionnant, sauf un bruit sourd à intervalles réguliers comme si on avait frotté deux morceaux de bois ensemble. (…) Nous avons approché nos visages des ouvertures qui étaient assez grandes, un peu moins d’un mètre carré et plus nous approchions plus la lumière a semblé diminuer. Nous avons pu regarder à l’intérieur. Ma femme a poussé un de ces cris ! C’était un cri de peur. J’ai suivi son doigt, car elle voulait me montrer quelque chose. A travers la vitre qui m’a paru faite de matière molle, j’ai vu un visage massif avec de grands yeux ronds, fixes. (..) Nous avons couru vers l’auto. (…) J’ai essayé de faire partir l’auto, mais rien n’a bougé. Je me sentais comme fiévreux. (…) Au bout de quelques minutes, mes garçons et moi avons décidé de sortir de nouveau, ma femme a cherché à nous retenir, mais nous sommes sortis quand même. J’ai suivi mes fils. (…) Nous étions encore éloignés d’une dizaine de pas quand deux rayons de lumière de faible intensité et semblables à celui qui nous avait précédé sur la route, ont apparu. Ils étaient distincts et parfaitement ovales avec le même diamètre du début jusqu’à la fin. Les deux rayons provenaient de derrière l’appareil. Ils étaient d’une teinte bleu-verdâtre. (..) Les deux rayons de lumière se sont rapprochés et Morris a crié « Ils sont deux ! » J’ai essuyé mes yeux car je larmoyais. J’ai vu mes deux garçons qui se tenaient raides devant moi. C’est alors que je « les » ai vu comme il faut. Ils ont éteint leurs rayons. Ils n’étaient pas beaux. Ils ne bougeaient pas, j’ai regardé leurs yeux : des yeux terribles, ronds, fixes. Ils portaient une sorte d’habit de policier, mais plus ajusté. Pas de chapeau et une tête chauve. Ils devaient mesurer dans les 2 ,10 m car ils étaient plus grands que Morris qui fait 1 m 80. (…) Nous étions comme figés. Tout ce temps j’avais envie de vomir. (…) Puis Rony a tourné sur ses talons et s’est mis à courir vers l’auto. Je l’ai suivi. (…) Dans l’auto j’ai encore vomi, puis j’ai senti que ça allait mieux. J’ai voulu reculer, mais l’auto n’a pas voulu démarrer. Devant nous il y a eu un éclat de lumière insupportable et tous les quatre on a dû se baisser le plus bas possible parce qu’on sentait une chaleur mourante. Ma femme s’est mise à prier. La chaleur est devenue intolérable. Puis elle s’est dissipée peu à peu. J’ai essayé de démarrer et à notre grand soulagement, l’auto est partie. J’ai avancé lentement. Il n’y avait plus rien sur la route. Nous avons senti des démangeaisons insupportables qui ont duré une dizaine d’heures environ. »

Jean FERGUSON : « Les Humanoïdes … » – éd. Leméac, Ottawa, 1977, p.225 à 230