1954, 24 Octobre, France, Sainte-Catherine-sur-Riverie
JOURNAL « LA DEPECHE-LIBERTE »
A SAINTE-CATHERINE-SUR-RIVERIE
Janine SEON (10 ans) a vu dimanche une benne-volante (à vitres) et un martien rouge aux yeux de boeuf !
RIVE-DE-GIER. — De plus en plus se multiplie le nombre de personnes ayant ou prétendant avoir vu des engins interplanétaires. Celles-ci s’empressent de le proclamer dès l’événement. Cependant, dans les campagnes, il semble que l’on soit moins prolixe, on se méfie et on hésite à ébruiter la nouvelle. C’est ainsi que dimanche dernier, 24 octobre, vers 17 h. 30, une fillette de dix ans, Janine Séon, domiciliée dans une ferme, au lieudit « Les Egots », commune de Sainte-Catherine (Rhône), rentrait précipitamment chez ses parents, après avoir vu et entendu parler … l’occupant d’un cigare volant.
La nouvelle, que l’on avait pris soin de ne pas ébruiter, nous parvenait seulement hier, et grâce à l’amabilité de M. Pierre Bonjour, aviateur, que ces histoires passionnent – nous le comprenons – nous gagnions, vers 12 heures, ce coquet village avant d’escalader un chemin rocailleux qui devait nous conduire à la ferme habitée par la petite Janine.
Dominant les rares fermes du coin, un coteau boisé surmonté d’une haute croix: la Croix du Chatelard. C’est là que la fillette vit atterrir et s’envoler le mystérieux engin et son non moins mystérieux occupant…
LA PETITE ETAIT TOUTE « REVOLUTIONNEE! »…
A la ferme, nous ne trouvons qu’une dame jeune et sympathique, la tante de la petite Janine, cette dernière étant à l’école du village. C’est elle qui devait la première nous conter le retour de l’enfant, dimanche soir, après cette vision qui l’avait bouleversée.
« Janine arrive en courant et nous comprîmes qu’il venait de se passer quelque chose de pas ordinaire. Elle était toute pâle et ne parvenait pas à s’expliquer. Elle était toute « révolutionnée »!…
« Alors, nous l’avons mise au lit après l’avoir purgée, et le lendemain, nous ne l’avons pas envoyée à l’école. »
« UN HOMME TOUT POILU AVEC DES YEUX COMME CEUX DES BOEUFS… »
Nous frappons ensuite à l’école où l’institutrice, Mlle Lombardin, nous accueille très aimablement. La petite Janine déjeune en compagnie de l’institutrice et de deux autres élèves qui, comme elle, habitent trop loin de l’école pour rentrer à la ferme durant midi.
Nous essayons, en nous rapportant aux déclarations de la tante de l’enfant, de changer la version et de tromper Janine. Pas une seule fois nous n’avons réussi à la prendre en défaut. Ces déclarations faites posément, concordent en tous points avec celles qu’elle a déjà faites à ses parents.
« J’étais dans mon champ, occupée à faire « tourner » mes vaches, lorsque je vis dans le ciel, une « affaire » toute blanche, de forme ovale, qui descendait. Le coteau la masque à ma vue et je me dirigeais vers elle. »
Et l’enfant nous raconta ensuite qu’elle vit un appareil ressemblant à une benne, quoique plus grand, avec des vitres. Elle se rapprochait de celui-ci lorsque, soudain, un homme qui était appuyé à un fagottier [sic, fagotier] et qu’elle n’avait pas vu jusqu’ici, s’approcha comme pour l’empêcher d’aller vers l’appareil.
Cet homme était vêtu de rouge, mais ses vêtements avaient l’apparence du fer. Il marchait les jambes raides – Janine nous mime la démarche de l’homme – et gesticulait. Il avait de grands cheveux et un visage poilu. Il était légèrement plus grand qu’elle et on peut penser qu’il mesurait 1 m 40 environ.
« Ce qui m’a fait peur, ce sont ses grands yeux qui étaient… comme ceux des boeufs! Il m’a parlé d’une voix grave, mais je n’ai pas compris. Alors il m’a montré quelque chose de vert qu’il tenait à plat dans sa main, s’est approché encore de moi, m’a touché l’épaule et il est remonté dans son appareil. Il a ouvert une porte qui se trouvait en bout du cigare, l’appareil a tourné sur lui-même puis est monté tout droit dans le ciel.
« Il ne faisait pas plus de bruit qu’une machine à coudre. Arrivé à une certaine hauteur, il m’a semblé voir comme des flammes sortie de l’appareil, j’ai vu des couleurs bleues, rouges et vertes, et puis plus rien… »
LES CHIENS SE SONT SAUVES
Lorsque la petite Janine se dirigea vers l’appareil, ses deux chiens la suivirent, mais arrivés à proximité du cigare, ils se sauvèrent sans même aboyer. Pourtant habituellement ils le font lorsqu’ils voient des chasseurs.
Une autre fillette qui se trouvait par là, mais qui ne pouvait voir l’appareil, devait affirmer avoir aperçu les vaches et les chiens, dans le champ d’un voisin.
L’INSTITUTRICE CROIT EN LA VERACITE DES DIRES DE JANINE
Quel crédit peut-on accorder au récit de la petite Janine? N’est-il pas le fruit d’une imagination fertile? Celle-ci n’a-t-elle pas inventé cette histoire de toute pièce pour se donner une certaine importance?
Mlle Lombardin, l’institutrice de Janine, questionnée, est persuadée que la fillette a dit la vérité.
« Jamais, nous dit-elle, Janine n’a inventé des histoires. C’est une élève très positive, qui apprend bien – elle est sixième en classe – et dont nous n’avons qu’à nous féliciter. Ce n’est pas elle qui aurait été inventer pareille histoire et, personnellement, je crois en la véracité de son récit… »
… Et nous avons quitté Sainte-Catherine, laissant la petite Janine à ses devoirs d’écolière…
H. MEILLAND.
Janine SEON est morte jeune vers 40 ans. Paix à son âme.