Un mineur Canada

Bonne lecture

1954, 3 octobre, Canada, près de Rouyn

Sur le bord du lac La Pause entre Mont Brun et Preissac, un mineur habitant Rouyn , vers les 4 heures de l’après-midi, était sur le point de repartir  vers chez lui. « Soudain, je sentis un drôle de picotement dans tout le dos et en même temps je vis que l’eau du lac frissonnait sur une largeur de dix pieds, il y avait une ombre qui avançait sur l’eau. J’ai levé les yeux. A une cinquantaine de pieds au-dessus de ma tête sur la droite j’aperçus une espèce de gros chaudron de cuivre ou de bronze, avec des petits picots dans le métal, tant la chose était proche de moi. Jamais je n’ai eu si peur de ma vie. Sans le moindre bruit en volant à peu près à dix milles à l’heure, l’appareil est aller se poser sur le bord du lac à un endroit où il y avait une petite « éclaircie ». J’ai fait ni une ni deux, j’ai pris les rames et je me suis dirigé vers l’engin, très énervé, parce que ce n’était pas normal cette affaire là. J’étais à une cinquantaine de pieds de la berge quand j’ai vu une porte s’ouvrir dans la masse ronde qui avait bien une trentaine de pieds de diamètre par vingt de haut. Deux hommes petits et très agiles sont descendus et se sont mis à ramasser des « mousses ». On aurait dit qu’ils portaient une sorte de sac de plastique sur la tête et ils avaient un habit de caoutchouc blanc sur tout le corps, je n’ai pas vu de « zip ». J’étais assez surpris et n’osais pas faire un geste. Ils ont ramassé des herbages pendant un gros dix minutes et parfois ils « gargouillaient » des mots que je n’entendais pas très bien. Ils avaient une drôle de façon de se pencher : le bas des reins pliait « carré » sans qu’ils aient à arrondir le dos. Ils avaient la face presque à terre. Enfin il y en a un qui s’est redressé complètement face au lac où j’étais. Il a levé une main et j’ai remarqué qu’il avait comme des griffes d’acier. Il n’a pas bougé pendant un bon dix minutes. A travers le plastique j’ai bien remarqué ses yeux ronds et brillants. Je suais à grosses gouttes de peur, ces deux minutes là ont été les plus longues de ma vie. Puis d’une démarche souple il a couru vers la soucoupe, l’autre a couru aussi en me regardant à travers son sac en plastique. Ils ont refermé une trappe dans le flanc de l’appareil  qui s’est élevé aussitôt sans bruit. L’eau s’est mise à frémir tout autour de moi. Ensuite la chose est devenue rouge vif, elle s’est renversée à environ un demi mille de moi et elle est partie si vite vers le ciel que j’ai à peine pu la suivre des yeux.

Jean FERGUSON : « Tout sur les soucoupes volantes » éd. ; Leméac, Ottawa, 1972, p. 167 à 169